Suicide d'Olivier Marleix : "une asphyxie", ce que les médecins savent sur les causes de sa mort

Le député Les Républicains Olivier Marleix a été retrouvé mort à son domicile lundi 7 juillet. L'autopsie confirme l'hypothèse du suicide. La mort est bien due à une "asphyxie compatible avec une autolyse".
L'essentiel
- Le député d'Eure-et-Loir Olivier Marleix a été retrouvé mort à son domicile à Anet le lundi 7 juillet. Fils de l'ancien secrétaire d'État Alain Marleix, élu au Palais Bourbon depuis 2012, il a dirigé Les Républicains de 2022 à 2024.
- L'autopsie du corps du député, qui a été menée mercredi 9 juillet, a livré ses conclusions. La mort est due à une "asphyxie compatible avec une autolyse". Aucun signe de violence interne ou externe n'a été constatée sur le corps, l'hypothèse du suicide est donc confortée. Après les examens, la dépouille du député a été remise "à disposition de la famille, qui va le rapatrier sur Dreux", a précisé le procureur.
- Olivier Marleix a été retrouvé pendu dans une chambre située au premier étage de son habitation. Les gendarmes ont découvert le corps en se rendant à son domicile après avoir été alertés par des proches et la maire d'Anet. La thèse du suicide a rapidement été avancée.
- Les raisons ayant poussé Olivier Marleix à se donner la mort ne sont pas connues. Le procureur de la République de Chartres, Frédéric Chevallier, a indiqué qu'un "petit bout de papier" avait été retrouvé, mais pas de lettre. Une enquête pour "recherche des causes de la mort" a été ouverte, une procédure prévue lorsque les causes d'une mort ne peuvent être expliquées ou qu'elles semblent liées à un suicide.
- Les obsèques d'Olivier Marleix sont prévues ce vendredi 11 juillet à 15 heures, à Anet, commune où il résidait et dont il fut maire pendant près de 10 ans. Le chef de file des députés LR, Laurent Wauquiez, a déjà prévu de s'y rendre.
En direct
Le domicile d'Olivier Marleix a été perquisitionné et un téléphone portable ainsi qu'un ordinateur ont été saisis selon le procureur. "Ils vont être rapidement analysés afin de pouvoir retracer les dernières conversations ou les échanges de M. Marleix et de comprendre le ou les motifs de ce passage à l’acte dramatique", a-t-il précisé. Depuis les premiers résultats de l'autopsie réalisée après la découverte du corps sans vie de l'ex-député, aucune nouvelle information concernant les raisons l'ayant poussé au passage à l'acte n'ont été communiquées.
Bien que les conclusions de l'autopsie d'Olivier Marleix confirment un suicide, l'enquête sur la mort de l'élu se poursuit, indique L'Écho Républicain. Le procureur de la République de Chartres, Frédéric Chevallier, a indiqué que des analyses toxicologiques étaient en cours, mais aussi que des témoins sont encore entendus. Enfin, l'analyse du téléphone et de l'ordinateur d'Olivier Marleix fait partie également des outils à la disposition des enquêteurs.
En savoir plus
Olivier Marleix était une figure de droite respectée à l'Assemblée, dont il connaissait les arcanes depuis longtemps, notamment pour avoir été président du groupe LR. Pour beaucoup au sein de sa famille politique, il incarnait une forme de gaullisme moderne, mêlant rigueur technocratique, enracinement local, et assumant une ligne conservatrice.
Après des études à Sciences Po Paris (promotion 1992) et un diplôme universitaire en droit public, Olivier Marleix s'était engagé très tôt en politique. Il avait été successivement chargé de mission auprès de Charles Pasqua, attaché parlementaire de Michèle Alliot-Marie, puis président de l’Union des jeunes pour le progrès (mouvement de jeunesse du RPR). Il avait ensuite gravi les échelons comme directeur de cabinet de Nicole Catala, puis auprès de Martial Taugourdeau au conseil général d’Eure-et-Loir.
En 2008, il avait été élu maire d’Anet (Eure-et-Loir) et était devenu vice-président du conseil général. Parallèlement, il occupait plusieurs fonctions nationales entre 2005 et 2011 : conseiller technique auprès de Brice Hortefeux, puis collaborateur à l’Élysée sous Nicolas Sarkozy, avant d’intégrer le cabinet de Claude Guéant.
Il se présentera aux législatives de 2012 dans la 2ᵉ circonscription d’Eure-et-Loir et sera élu député sous l’étiquette UMP. Réélu en 2017 et en 2022, il se fera remarquer à l’Assemblée nationale en présidant notamment la commission d’enquête sur la vente de la branche énergie d’Alstom à General Electric. Ce travail lui vaudra en 2020 le prix Éthique de l’association Anticor, une première pour un député de droite.
En juin 2022, c'est lui qui avait été élu président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale. Considéré comme un homme de dossier, sérieux et discret, il incarnait une droite attachée aux valeurs républicaines, critique du macronisme, mais hostile aux extrêmes.
L'Internaute